2 – Actualités régénératives sur la ferme Eco-Dyn 

– Printemps 2025 –

Date: fin mars – début avril 2025

Localisation: ferme Eco-Dyn, Loroux-Bottereau (44) / Ferme des Prés d’Orée, Orée d’Anjou (49)

Suivi du semi d'orge de printemps

Après le compostage de surface, l’orge de printemps a pu être semé sur la parcelle le 2 avril. L’idéal biologique aurait voulu que l’on attende encore quelques jours, le passage de fraise et de ferments n’ayant eu lieu que quelques jours avant (le 27 mars). Mais ce sont les conditions météorologiques qui ont décidé de l’enchaînement des chantiers. Des pluies étaient prévues pour la fin de semaine, et nous voulions profiter du créneau avant pour semer. L’observation du sol laissait voir que l’herbe scalpée à la fraise n’était pas encore complètement décomposée (il aurait sans doute fallu une bonne semaine de plus pour que ça soit optimal), mais l’odeur était agréable ce qui indiquait que le processus était en cours. Le semis a été réalisé avec un semoir “classique”, ce qui a permis d’associer le travail d’une rotobêche pour affiner le travail, la structure de surface était un peu trop grossière pour un semis avec le semoir Eco-Dyn.

Une cuve avec rampe de pulvérisation a été installée à l’avant du tracteur pour pulvériser des ferments lactiques en simultané (autour de 50 litres/ha).

Une pluie de 5 mm est venue dès le lendemain, permettant un bon rappuie de la graine sur le sol.

Une application de bouse de corne préparée (500P) a été réalisée une semaine après pour accompagner la levée de l’orge, à 100 gr/ha pour 30 litres d’eau/ha après une heure de dynamisation dans une eau tiède. Le passage a été fait au quad avec un pulvérisateur adapté (grosses gouttes).

La levée est plutôt homogène et régulière pour le moment.

Cuve pour pulvérisation de ferments lactiques

Pulvérisation 500P

Levée de l’orge à 3 semaines

 

Gestion de l'herbe à la vigne

Sur les 4 ha de vignes, plusieurs stratégies sont menées en parallèle.

Certaines parcelles n’ont pas été travaillées depuis 4 ans, certaines sont semées à l’automne et d’autres non. De fait, plusieurs options de travail ont été réalisées cette année:

Groupe 1

Plantée en melon B, elle a été semée 3 années de suite mais pas cette année. Les moutons ont pâturé tout l’hiver, ce qui fait que l’herbe est très rase en sortie d’hiver.

Dans cette parcelle, nous avons passé un scalpeur dans l’idée de fatiguer l’herbe en place (mélange de plantes annuelles et de graminées pérennes), en associant la pulvérisation de ferments lactiques en amont du scalpage (100 litres/ha). Une cuve a été fixée sur le cadre avec module de pompage, et les buses de pulvérisation sont positionnées juste devant le travail des socs.

Le résultat est satisfaisant, même s’il aurait fallu imaginer un second outil, à l’arrière, pour mélanger l’herbe scalpée et le sol. La suite de l’itinéraire sera fonction de la météo et de la repousse d’herbe.

Prototype scalpeur vigne

Buses et soc de scalpage

Vigne après scalpage (à gauche) et sans (à droite)

Groupe 2

Semées chaque année depuis 2021, les parcelles de melon B et cabernet franc voient une colonisation progressive des rangs avec des graminées pérennes. Pour limiter leur présence, il est envisagé cette année de travailler le sol en surface puis de prévoir un nouveau semis courant du printemps. Nous avons opté pour la fraise de scalpage pour un compostage de surface (sans pouvoir pulvériser de ferments lactiques sur ce montage, attelé sur un micro-tracteur). Il a fallu attendre que tous les sarments soient sortis (cf paragraphe suivant) avant de passer l’outil. L’herbe était alors déjà haute, presque rendue au fil porteur par endroits, ce qui rendait difficile le travail en un seul passage. Les essais en passage direct faisaient un résultat trop grossier, créant des mottes d’herbe plutôt que le mélange herbe broyée/terre visé. Le résultat visuel était meilleur en passant deux coups de fraise successifs, mais le débit de chantier étant faible nous avons opté pour une autre option. Une tonte a été réalisée pour rabattre la biomasse, suivi du passage de la fraise dans la foulée pour conserver une biomasse verte lors du mélange herbe/sol.

Il est encore trop tôt pour tirer les conclusions définitives, et il sera intéressant de suivre les évolutions des structures de sol et les repousses de l’herbe. Le passage de fraise a des inconvénients, il est lent et peu “confortable” si présence de cailloux, mais il permet un scalpage précis et homogène de la végétation, ce qui est particulièrement intéressant en présence de graminées.

Nous reparlerons des réflexions de semis lors du prochain article.

Tracteur + fraise de scalpage

Après tonte (à gauche) et après tonte + fraise scalpage (à droite)

Pour le reste, la saison se met en place.

Le pliage touche à sa fin, et un premier traitement a été positionné en début de semaine, en associant cuivre et soufre ainsi qu’une décoction de prêle (décoction de prêle laissée ensuite à macérer pendant 1 semaine. Dose de 100 grammes/ha pour 10 litres eau/ha)

Nous allons aussi attaquer la gestion du cavaillon dès la semaine prochaine.

Drêches après brassage

Broyage sarments de vigne

Sarments broyés : quelle utilisation?

La gestion des sarments est une question récurrente en viticulture. Jusqu’à présent, nous ne souhaitions pas les broyer sur place, peu convaincus d’un apport carboné “stable” en surface du sol, sans mélange.

L’idéal serait de pouvoir effectuer un broyage mixte herbe verte/sarments. Nous réfléchissons à l’achat de ce type de broyeur pour la saison prochaine.

Pour l’heure, les sarments sont sortis à la main et déposés en bout de parcelle. Ils sont ensuite broyés pour être compostés à part. Plusieurs stratégies ont été suivies dans le passé. Le broyage et compostage en tas, sur place, est lent et le tas chauffe fort (signe de beaucoup de pertes). Le broyage et mélange dans un compost à base de fumier de bovins est intéressant en termes de résultats mais demande un travail important. Des essais vont être menés cette année de compostage réductif de cette matière carbonée avec des drêches de brasserie, produit très humide et sucré. Il s’agit d’un compostage mené en anaérobie, avec ajout de ferment lactique, pour piloter la fermentation. Des essais menés en pots étaient concluants et seront menés à plus grande échelle cette année.

Ils permettent de réfléchir à une gestion cohérente des “déchets” de la production viticole et de la production brassicole, produits régulièrement par nos voisins de la brasserie Soma.