Date : juillet – septembre
Localisation: ferme Eco-Dyn, Loroux-Bottereau (44)
L’heure de la rentrée a sonné, et avec elle l’occasion de se replonger dans les chantiers à venir. L’occasion aussi d’un petit retour sur les cultures de l’année, après une météo estivale contrastée.
Côté céréales, l’orge de printemps a été battu à la mi-juillet. Un rendement plutôt faible, légèrement inférieur à 20 qx/ha, mais qui s’explique aisément.
– les conditions météo: au printemps, la période sèche et très chaude des mois de mai et juin ont largement compromis le potentiel.
– l’hétérogénéité de la parcelle: la parcelle fait 7ha, mais la moitié haute a peu de profondeur de terre, beaucoup de cailloux, alors que la partie basse est plus facile à travailler. On l’a vu toute la saison, à la moisson, à la récolte de la paille: l’orge était plus dense, plus verte, plus fournie dans la partie basse.
– concurrence de l’herbe. L’orge avait été semée tard (le 2 avril pour rappel), du fait des conditions humides de l’hiver. La préparation avait été réduite: pas de fissuration, compostage de surface et semis combiné. Mais une partie de la parcelle est fortement concurrencée par des graminées pérennes (chiendent etc), et il aurait fallu une préparation plus intense, avec peut-être un deuxième passage pour limiter cette concurrence.
– fertilisation: en écho aux points précédents. Il est rappelé que l’orge n’a pas été fertilisé, et qu’aucun apport organique n’a été réalisé depuis 5 ans. Cette année, seule l’application de bouse de corne préparée (500P), et des apports foliaires (thés de composts, extraits de plantes) ont été pratiqués.
Pour conclure, l’année n’apporte pas pleine satisfaction mais ouvre des nouvelles pistes de travail/réflexion.
Poutre de fissuration + rouleau pointe
Un passage pluvieux autour du 20 juillet (30mm) a permis d’essayer un passage de fissuration dans l’une des parcelles. La parcelle présente en particulier une problématique rumex importante. Elle devait être semé d’un couvert végétal en mai-juin, semis reporté pour cause de conditions trop sèches.
La végétation a été broyée à la mi-juillet.
Le montage testé est constitué de la poutre de fissuration, attelée avec un rouleau pointe. Le rouleau pointe est essayé pour obtenir un bon mélange entre la végétation et la terre, tout en refermant la surface après le passage de l’outil. La fraise de scalpage peut être une option pour cette opération, mais elle serait pertinente en situation de biomasse plus importante, et de biomasse fraîche (ici la végétation avait été broyée une semaine auparavant).
Une cuve est attelée en frontale pour pulvériser des ferments lactiques à l’arrière des dents de fissuration.
Voici quelques retours d’expérience.
– Malgré les 30 cm, le sol restait encore sec en profondeur, limitant la pénétration de l’outil.
– Le broyage a laissé une couche de résidus importante, entraînant un phénomène de bourrage assez fréquemment, le disque ouvreur étant moins efficace pour trancher que dans une végétation intacte. À l’avenir il faudrait intervenir sans broyer, ou alors broyer bien plus tôt en amont pour permettre une décomposition du broyat.
– vitesse de travail: les conditions étaient sèches et le bourrage nous ont d’abord poussé à travailler à vitesse très réduite (1,5 km/h). Finalement, la vitesse a été augmentée (3,5 km/h) ce qui s’est avéré positif: moins de bourrage, et un travail plus homogène.
Dans la parcelle récoltée en orge, aucun semis n’a été tenté du fait des conditions très sèches et du souhait de travailler dès que possible pour intervenir sur la couverture végétale épaisse et ameublir le sol en profondeur.
Nous visons un semis de méteil à l’automne. Plusieurs options ont été envisagées pour préparer au mieux la parcelle, tout en cherchant à éviter le recours au labour. Un passage d’outils à disques (Quivogne) est programmé rapidement pour un premier scalpage de la végétation.
Le retour des pluies début septembre (40mm, puis pluies régulières) ont permis de commencer le travail le 8 septembre. Une cuve de pulvérisation de ferments est attelée à l’avant pour permettre la pulvérisation de ferments lactiques, afin d’aider la décomposition de la matière végétale et aider à la structuration du sol.
Les résultats sont satisfaisants. Les graminées sont bien scalpées, retournées et mélangées à de la terre fine.
Les premiers essais ont été faits à 4,5 km/h, mais le résultat en surface semblait un peu grossier. Une vitesse supplémentaire, à 6 km/h, s’est montrée bien plus satisfaisantes.
Les ferments sont pulvérisés à 1 bar, pour un volume autour de 70-80 litres/ha.
La suite? Rien ne sera fait dans les 3 semaines, pour permettre la décomposition du couvert végétal et le redémarrage des espèces type chiendent. Un passage de fissuration couplée à la fraise de scalpage serait alors réalisé, permettant de préparer simultanément la parcelle pour le semis.
Dans l’ensemble, la vigne s’est bien tenue et n’a pas semblé souffrir des températures excessives de l’été. La maturation s’est tout de même accélérée dès la mi-août, entraînant des vendanges précoces. Nous avons ainsi commencé la vendange des muscadets dès le 28 août (le ban des vendanges a été déclaré le 21 août!!).
Une silice de corne est préparée, dynamisée dans de l’eau tiède et appliquée sur l’ensemble des parcelles, tôt le matin, le jeudi 21 août. Elle vise à affiner et harmoniser la maturation des raisins.
Les rendements sont satisfaisants, et la qualité est au rdv.
Les vendanges précoces ont l’avantage de “libérer” les parcelles, rendant possible les semis d’engrais verts. Ces semis avancés peuvent permettre d’espérer des développements plus rapides, et des biomasses produites plus importantes.
Un essai a même été mené… dès le mois de juillet! C’est un semis opportuniste: les prévisions météo annonçaient des précipitations pour le week-end à venir (20 à 30 mm). Nous avons donc attelé le semoir pour semer quelques rangs, en test.
Le semis a été fait le 17 juillet, avec un mélange de colza fourrager, sarrasin et millet (densités 4kg/ha de colza, 40 kg de sarrasin et 8 kg de millet. Le semis est en direct, sans travail préalable.
La pluie a bien été au rdv, avec 40 mm dans la semaine à suivre.
La suite du mois d’août, fut caniculaire et sèche, l’engrais vert n’était donc pas très développée. Mais le retour des pluies ont permis de lancer la dynamique.
Début septembre, les rangs sont bien visibles. Hâte de voir le développement d’ici 2 mois!
Sur les autres parcelles, les stratégies sont différentes.
Deux parcelles ne sont pas semées:
– dans l’une, les moutons viendront pâturer dès la fin du mois d’octobre, ce qui limite la capacité de production de biomasse à cette période.
– une autre parcelle n’est pas encore vendangée, et dans des parcelles plantées à 1m50 d’écartement le risque est trop important d’abîmer les raisins.
Les autres parcelles sont semées avec un mélange spécifique, le Vert d’Hiver (Camena), un mélange de 7 espèces dont seigle d’hiver et seigle fourrager, vesce de pannonie, trèfle incarnat, colza fourrager et navet d’hiver. Le semis a eu lieu le 9 septembre, en prévision des pluies annoncées.
La question s’est posée du broyage de l’herbe avant le semis, pour limiter la concurrence. Mais du fait des prévisions météo et du risque de bourrage du semoir avec de l’herbe broyée (trop basse pour être roulée), le choix a été fait de semer dans le couvert existant, et de passer tondre dans un deuxième temps.